Pouvoir être toi-même dans tes relations et établir des liens sociaux forts et sains sont des éléments primordiaux pour ta santé mentale. Toutefois, s’épanouir dans une relation, qu’elle soit amoureuse, amicale, familiale ou professionnelle, n’est pas toujours simple. L’humain est un être complexe et deux personnes le sont encore plus lorsqu’elles sont en relation! Donc, quelle est la recette pour créer des relations positives et saines?

Entretenir un réseau social de qualité

Pour certaines personnes, tisser des liens avec les autres est naturel. Pour d’autres qui sont plus timides ou introvertis, il est plus énergivore et plus d’efforts sont nécessaires pour y arriver. De plus, il est facile de se perdre dans l’univers des réseaux sociaux où les relations abondent, mais ces dernières peuvent être superficielles et éphémères.

Il vaut la peine d’investir temps et énergie pour alimenter les relations qui nous font du bien. Avoir un réseau social sain:

  • est bénéfique si on vit une épreuve ou une situation stressante
  • permet de se changer les idées, d’avoir des conseils ou d’autres points de vue
  • comble notre besoin humain d’appartenance
  • permet de s’épanouir à travers des activités ou intérêts communs

Il est normal que ton réseau évolue avec le temps. Tu peux parfois réaliser qu’il vaut mieux avoir quelques relations de qualité que connaître beaucoup de gens qui ne seront pas au rendez-vous lorsque tu en as besoin. Dans une relation saine:

  • la personne va t’accepter comme tu es, te respecter, t’écouter et être honnête
  • la personne va démontrer de l’empathie et du soutien pour ce que tu vis
  • les émotions ressenties dans les échanges devraient être mutuelles et réciproques

Si tu ne sens pas le retour du balancier face aux efforts que tu fais pour prendre soin de la relation, tu peux revoir tes priorités. C‘est justifié de vouloir quitter certaines relations qui ne sont pas satisfaisantes ou qui t’apportent plus de négatif que de positif.

LA FAMEUSE COMMUNICATION!

Chaque relation est unique et comporte des défis qui lui sont propres, car les individus viennent avec leurs expériences, leur bagage émotionnel et leur éducation. Des préjugés, des blessures du passé ou des attentes non verbalisées peuvent aussi venir teinter la dynamique et la qualité des échanges.

Quoi qu’il en soit, dans toute relation, avoir la possibilité de communiquer ses besoins, ses attentes et ses limites de manière claire peut éviter bien des malentendus. Cette communication aide à s’adapter et à respecter l’autre, et vice versa. Communiquer dans le respect, l’écoute et la bienveillance nécessite de:

  • reconnaître le vécu et les blessures de l’autre personne
  • prendre le temps d’écouter l’autre et demeurer réceptif
  • porter attention au langage non verbal de la personne
  • utiliser un ton de voix agréable et respectueux

Lors d’un conflit, la communication non violente est une technique fort intéressante à essayer pour renforcer la collaboration. Elle consiste à démontrer de l’empathie et à miser sur des échanges conscients et constructifs à partir d’une méthode en 4 étapes:

  1. Situation: Observer et nommer objectivement ce qui dérange dans la situation sans porter de jugement.
  2. Sentiment: Reconnaître ses propres émotions et sentiments face à la situation.
  3. Besoin: Identifier et exprimer ses désirs ou ses besoins.
  4. Demande: Formuler une demande claire.

Un exemple de communication non violente

Samuel et Léane sont collègues dans une équipe pour un travail de fin de session. Samuel est fâché parce qu’il a l’impression que Léane ne respecte pas les délais pour remettre ses livrables, ce qui impacte son travail. Voici comment Samuel pourrait communiquer de manière non violente avec Léane dans la gestion de ce conflit.

  1. Situation | Samuel: « Léane, j’ai remarqué que le rapport que tu devais finaliser pour lundi matin n’a été remis que mardi après-midi. »
  2. Sentiment | Samuel: « Je me suis sentie stressé et dépassé lorsque je n’ai pas reçu le rapport à temps, et cela a retardé ma partie du projet. »
  3. Besoin | Samuel: « J’ai besoin que les livrables soient remis à temps pour pouvoir faire mon travail sereinement et respecter les échéances globales du projet. »
  4. Demande
    • Samuel: « Est-ce que tu pourrais me prévenir à l’avance si tu penses que tu ne pourras pas respecter un délai et m’indiquer une nouvelle date réaliste pour que je puisse m’ajuster ? »
    • Léane: « Je comprends. Je suis désolée pour le retard. J’ai eu du mal à gérer mes priorités la semaine dernière. Je vais faire un effort pour mieux te tenir informé et éviter que cela se reproduise. »

Composer avec la solitude

À la base, la solitude n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Elle peut même être souhaitée temporairement pour se reposer, pour cheminer face à une situation ou réaliser un projet personnel.

Inversement, il y a la solitude qui peut être imposée notamment suite à une rupture ou pendant une période intense de rédaction de thèse. Elle se produit si tu as envie d’être en relation avec des gens sans pouvoir le faire. Elle peut se manifester même si tu as beaucoup de contacts sociaux, mais qu’il y a une distance émotionnelle dans ces relations non significatives. Ce type de solitude peut être difficile à long terme. Si tu ne te sens pas bien face à ta solitude et que cela brime ta qualité de vie et ta joie de vivre, n’hésite pas à demander de l’aide à des ressources dans ton établissement ou ta communauté.

Trucs pour briser l’isolement

    • Rechercher activement des opportunités de rencontre en faisant des activités selon ses intérêts (ex. suivre un cours, joindre un groupe de rédaction ou un club sportif).

    • Bien identifier ses pensées et s’assurer que notre perception ne teinte pas la réalité (ex. présumer à tort qu’une personne n’a pas envie de nous voir et décider de ne pas la contacter).

    • S’ouvrir et exprimer ses besoins aux gens qu’on rencontre et à son entourage pour initier le dialogue et voir s’il y a possibilité de tisser des liens plus profonds.

    • Démontrer de l’intérêt aux gens qui nous sont chers, les écouter activement et les contacter pour prendre des nouvelles.

Établir des limites dans nos relations : pourquoi et comment?

Suis-je du genre à tenir les autres à distance ? À éviter les relations étroites? Ou à l’inverse, suis-je du genre à m’impliquer trop dans les problèmes des autres? Ai-je de la difficulté à dire non? Toutes ces questions parlent de nos manières d’entrer en relation et de poser des limites avec les autres.

Tu peux considérer tes limites comme une bulle invisible à l’intérieur de laquelle se trouvent toutes les choses que tu es prêt.e à tolérer ou à apprécier dans une relation que ce soit avec des ami.es, collègues, membres de la famille, etc.

Le fait d’avoir des limites permet de te sentir respecté.e et de ne pas perdre de vue tes besoins dans tes différentes relations. Parfois, les limites sont claires et n’ont pas besoin d’être nommées. Toutefois, quand les personnes et les relations évoluent, de nouvelles limites peuvent se présenter et il devient nécessaire d’en parler.

Il est également important de respecter les limites que les autres fixent avec toi dans leurs relations. Parfois, les limites s’opposent entre deux personnes et indiquent la nécessité de faire des compromis.  Cette négociation ne signifie toutefois pas de renoncer à ses propres besoins et valeurs. Il est généralement possible, avec de la collaboration et de l’ouverture, de trouver une solution qui convienne à toutes les parties.

À réfléchir en début de relation pour établir tes limites

    • Réfléchir à ce que tu veux ou ne veux pas dans la relation. Chaque relation est unique. Pour t’aider, nomme clairement tes limites dans ta tête ou écris-les dans un journal.

    • Évaluer s’il est nécessaire de communiquer tes limites à la personne concernée en parlant au « je », de façon claire mais sans te justifier à outrance. Le ton de voix est important ici, nul besoin d’être très ferme, rigide ou froid lorsque la situation ne le justifie pas.

    • Apprendre à reconnaître les signaux t’indiquant que tes limites ont été franchies. C’est un peu comme un système d’alarme qui sonne pour t’indiquer que quelque chose ne va pas. Les émotions liées à la colère peuvent être un indicateur qu’une limite a été franchie.

    • Réfléchir à l’avance à ce que tu mettras en place si tu sens qu’on ne respecte pas ce que tu as établi comme limite et communique-le à la personne en moment opportun.

En complément, visionne cette vidéo où Noémie et Xavier aborde tous ces sujets en lien avec leur relation en tant que colocataire.

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Suggestions de lecture pour poursuivre tes réflexions sur la communication et les relations interpersonnelles:


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Références

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Centre for innovation in campus mental health. Boundaries

Rosenberg. M. (2018) La communication non violente au quotidien.

Tougo. (2020) Entretenir ses relations avec les autres

Crédits

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Illustration : Mario Fontaine

Contribution à l’article (en ordre alphabétique):

  • Lysa-Marie Hontoy, psychologue
  • France Landry, psychologue
  • Isabelle Queval, psychologue

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