Le passage à la vie adulte et les études postsecondaires sont des périodes propices aux nouvelles expériences de consommation, que ce soit en lien avec une substance, la pratique de jeux, l’utilisation de technologies, le magasinage en ligne, etc. Les possibilités sont nombreuses et peuvent constituer une échappatoire pour réduire le stress ou éprouver du plaisir rapidement. Les comportements de consommation ne sont effectivement pas toujours nocifs! Toutefois, il est important de garder l’œil ouvert pour reconnaître s’il y a une récurrence ou un abus au point où cela peut nuire à ta vie et à ta santé.

Qu’est-ce qu’une dépendance?

La dépendance, c’est ressentir le besoin de consommer quelque chose ou d’effectuer une action sans pouvoir se contrôler, et ce, malgré les inconvénients. Pour bien comprendre, analysons le cycle de la dépendance dans l’illustration ci-dessous.

Lorsque l’on vit une situation difficile ou qu’on rencontre un problème, une émotion inconfortable peut générer l’envie de consommer une substance ou d’avoir un comportement spécifique pour diminuer la souffrance. Ce faisant, le corps est apaisé momentanément et le cerveau produit de la dopamine, aussi connue comme la molécule du plaisir. C’est à ce moment aussi qu’il se produit une modification au niveau du système de récompense : le cerveau enregistre que la solution mise en place a été efficace pour éloigner les émotions inconfortables. Toutefois, cet état d’apaisement est temporaire et peut rapidement faire place à des sentiments d’anxiété, de culpabilité et de honte. Par la suite, tu l’auras compris…le cycle recommence!

Image illustrant le cycle de la dépendance tel que décrit dans le texte.
(Illustration inspirée de Portage)

Il faut comprendre aussi qu’un seuil de tolérance peut s’installer. C’est-à-dire que la quantité de substance devra être augmentée ou le comportement devra être répété plus fréquemment pour produire une même dose de dopamine et éviter les symptômes de manque physique et psychologique. C’est ce qui se produit quand par exemple, tu ressens le besoin de consommer trois bières plutôt qu’une pour composer avec le stress vécu à la fin de la journée ou lorsque chaque soir les séances de jeu vidéo se terminent toujours un peu plus tard.

Comment reconnaître les conséquences de la dépendance chez quelqu’un?

Tu observes que la personne:

  • délaisse ses activités habituelles, même celles qu’elle apprécie beaucoup.
  • se sent déprimée ou irritable lorsque qu’elle ne peut pas consommer.
  • s’isole de son entourage ou leur ment en lien avec sa consommation. 
  • a une mauvaise hygiène de vie au quotidien.
  • a des problèmes financiers liés à sa consommation.

Cette vidéo t’explique tout ça sous un ton humoristique!

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LES PSYCHOSTIMULANTs

Les psychostimulants tels que Concerta et Ritalin sont normalement prescrits aux personnes ayant un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Toutefois, on remarque depuis quelques années la popularité montante de cette médication chez les étudiant.es n’ayant pas de diagnostic. L’objectif souhaité? Être plus performant.e. Sans être alarmiste, il faut savoir que la consommation de psychostimulants n’est pas sans risque pour la santé. Elle peut faire augmenter l’anxiété, une forte dépendance et même mener à des problèmes de santé importants : hypertension, épisodes psychotiques, crise cardiaque, accident vasculaire cérébral, etc. Tu souhaites réellement être plus performant.e ? Jettes plutôt un coup d’œil à ces stratégies de gestion du temps et des émotions 😉

QUOI FAIRE SI tu CROIs ÊTRE DÉPENDANT.E?

La station SME te propose des  questionnaires d’auto-évaluation pour porter un regard sur tes comportements de consommation. Le but de ces questionnaires n’est pas de te donner un « diagnostic » mais simplement de susciter une prise de conscience.

Si tu observes que tu es pris dans le cycle de la dépendance, la première étape est de t’offrir de la bienveillance. Reconnaître sa dépendance, ou à tout le moins questionner ses comportements, est très important et demande du courage.

Dans ce processus, il est souvent incontournable d’aller chercher de l’aide. Ce n’est pas simple de modifier un comportement de dépendance et un accompagnement peut être nécessaire et utile pour plusieurs raisons.

  • Selon la substance et l’intensité des symptômes de sevrage, il n’est pas suggéré d’arrêter la consommation du jour au lendemain sans être accompagné.e. L’arrêt doit être planifié et il peut être bénéfique d’avoir un espace où tu pourras être soutenu.e dans ce changement.
  • Il est possible que la consommation soit le symptôme d’un problème ou d’un mal-être plus profond qui doit être adressé pour traiter la dépendance. Ainsi, tu devras probablement poser des actions concrètes sur toi ou ton environnement pour qu’un changement s’opère dans tes habitudes de consommation.
  • Plus d’une tentative peut être nécessaire pour se sortir du cycle de la dépendance. Il ne faut pas pour autant se décourager. Chaque petit pas est important et te dirige vers la réappropriation de ta confiance et de ton estime personnelle.

HYPERCONNECTIVITÉ OU CYBERDÉPENDANCE?

L’hyperconnectivité n’est pas une perte de contrôle, mais plutôt une surexposition aux écrans et à l’activité en ligne. Une grande activité ne signifie pas nécessairement qu’il y a cyberdépendance, mais elle peut y mener.

La cyberdépendance se définit comme l’incapacité de contrôler son temps alloué devant les écrans et s’accompagne souvent de symptômes dépressifs, d’épuisement et d’isolement. Cela comprend, par exemple, l’utilisation des jeux vidéo, des médias sociaux et des applications de clavardage. Une personne qui a de la difficulté à se déconnecter au point de faire passer sa vie virtuelle avant sa vie réelle peut souffrir de cyberdépendance.

Attention au Doomscroolling (défilement morbide)

Le doomscrolling, est l’acte de faire défiler son fil d’actualité sur les réseaux sociaux, de façon obsessionnelle. Sa fonction : demeurer en état d’alerte et ne rien manquer! Malheureusement, il en résulte aussi des impacts négatifs importants tels qu’une surcharge informationnelle, de l’anxiété et une perte de sens. Ces impacts s’amplifient si l’information consommée est très négative. Pour prévenir les effets du doomscrolling, il est suggéré de prendre des pauses régulièrement de certaines applications et même de les désinstaller momentanément. On peut aussi travailler à accepter qu’on ne puisse pas être au courant de tout : on va toujours manquer quelque chose!

Stratégies pour maintenir des saines habitudes d’utilisation des technologies

S’auto-observer

Pour avoir un aperçu réel des activités de connexion, il est intéressant d’avoir à portée de main un cahier où noter les heures et le type de connexion (appareil ou application utilisé). Si ton appareil te le permet, active la fonction pour avoir un aperçu réel des activités de connexion et connaître le temps que tu y passes. Tu peux aussi dresser la liste des inconvénients ou des émotions ressenties lorsque tu te connectes trop souvent.

Se donner des objectifs réalistes

Il ne s’agit pas de limiter totalement le temps de connexion à tous les appareils et applications, mais plutôt de cibler ce qui est non essentiel ou qui pose un problème. Tu peux, par exemple, te fixer un objectif en lien avec la durée de connexion souhaitée et utiliser une alarme pour t’arrêter plus facilement. La durée peut être réduite progressivement, ou encore, structurée en période (ex. 2 heures/jour ou 20 minutes de TikTok/soir).

Changer ses habitudes

Pour changer un comportement, il est aidant d’agir sur son environnement et sa routine de vie. Il peut s’agir de déplacer ton appareil dans un endroit moins accessible lors du rechargement, de supprimer les applications ou éléments problématiques de ton appareil, d’identifier des moments précis en fonction de la routine quotidienne où tu t’accordes un temps de connexion (ex. : consulter ses courriels seulement après avoir pris sa douche le matin). On peut aussi prioriser chaque jour des activités sportives, culturelles, sociales ou de détente qui n’impliquent pas de connexion. Il existe même des applis pouvant limiter le temps sur certains sites si tu as de la difficulté à te restreindre.


Références

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Gouvernement du Canada. (2023) À propos de la consommation de substances

Institut universitaire sur les dépendances. (2021) Dépendances et jeunesse

Marie-Anne Sergerie. Site web : Cyberdependance.ca

Portage. Le cycle de la dépendance…et comment en sortir!

Respire. Tu as le dernier mot. (2023)  Distinguer l’hyperconnectivité et la cyberdépendance

Science et vie. (2024) Doomscrolling, ou “défilement morbide” : comment pallier l’anxiété générée par la surcharge émotionnelle ?

Tout le monde a des bas. (2021) 5 idées à déconstruire sur les dépendance

Crédits

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Illustrations : Mario Fontaine

Contribution à l’article (en ordre alphabétique):

  • Lysa-Marie Hontoy, psychologue
  • France Landry, psychologue
  • Isabelle Queval, psychologue

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