Le passage à la vie adulte et les études postsecondaires sont des périodes propices aux nouvelles expériences de consommation, que ce soit en lien avec une substance, la pratique de jeux, l’utilisation de technologies, le magasinage en ligne, etc. Les possibilités sont nombreuses et peuvent constituer une échappatoire intéressante pour réduire rapidement le stress ou éprouver du plaisir au moment présent.

Les comportements de consommation ne sont effectivement pas toujours nocifs et peuvent même être une solution temporaire et efficace dans certaines situations. Toutefois, il est important de garder l’œil ouvert pour minimiser son risque de développer une dépendance en sachant reconnaître s’il y a une récurrence ou un abus au point de nuire à ta vie et ta santé.

Qu’est-ce qu’une dépendance?

La dépendance, c’est ressentir le besoin de consommer quelque chose ou d’effectuer une action sans pouvoir se contrôler, et ce, malgré les inconvénients. Pour bien comprendre, analysons le cycle de la dépendance dans l’illustration ci-dessous.

Lorsque l’on vit une situation difficile ou qu’on rencontre un problème, une émotion inconfortable peut générer l’envie de consommer une substance ou d’avoir un comportement spécifique pour diminuer la souffrance. Ce faisant, le corps est apaisé et le cerveau produit de la dopamine, aussi connue comme la molécule du plaisir. C’est à ce moment aussi qu’il se produit une modification au niveau du système de récompense : le cerveau enregistre que la solution mise en place a été efficace pour éloigner les émotions inconfortables. Toutefois, cet état d’apaisement est temporaire et peut rapidement faire place à des sentiments d’anxiété, de culpabilité et de honte. Par la suite, tu l’auras compris…le cycle recommence!

Image illustrant le cycle de la dépendance tel que décrit dans le texte.
(Illustration inspirée de Portage)

Il faut comprendre aussi qu’un seuil de tolérance peut s’installer. Dans ce cas, la quantité de substance devra être augmentée ou le comportement devra être répété plus fréquemment pour produire une même dose de dopamine et éviter les symptômes de manque physique et psychologique.

Voici les conséquences que l’on peut observer chez une personne ayant une dépendance.

  • Elle délaisse ses activités habituelles.
  • Elle se sent déprimée ou irritable lorsque qu’elle ne peut pas combler son besoin.
  • Elle s’isole de son entourage ou leur ment en lien avec sa consommation. 
  • Son hygiène de vie est affectée au quotidien.
  • Elle a des problèmes financiers liés à sa consommation.

LES PSYCHOSTIMULANTs

Ritalin, Vyvanse, Adderall… ces psychostimulants sont normalement prescrits aux personnes ayant un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), mais on remarque depuis quelques années la popularité montante de cette médication chez les étudiant.es n’ayant pas de diagnostic. L’objectif souhaité? Être plus performant.e. Sans être alarmiste, il faut savoir que la consommation de psychostimulants n’est pas sans risque pour la santé. Elle peut causer de l’anxiété, une forte dépendance et même mener à des problèmes de santé importants : hypertension, épisodes psychotiques, crise cardiaque, accident vasculaire cérébral, etc. Sois vigilant.e!

HYPERCONNECTIVITÉ OU CYBERDÉPENDANCE?

L’hyperconnectivité est une surexposition aux écrans et une utilisation excessive et impulsive (plus de 4 heures /jour) des appareils électroniques en lien avec Internet ou les réseaux sociaux. Une grande activité en ligne ne signifie pas nécessairement qu’il y a cyberdépendance, mais elle peut y mener.

La cyberdépendance se définit comme l’incapacité de contrôler son temps alloué devant les écrans et s’accompagne souvent de symptômes dépressifs, d’épuisement et d’isolement. Cela comprend, par exemple, l’utilisation des jeux vidéo, des médias sociaux et des applications de clavardage. Une personne qui a de la difficulté à se déconnecter au point de faire passer sa vie virtuelle avant sa vie réelle peut souffrir de cyberdépendance.

QUOI FAIRE SI ON CROIT ÊTRE DÉPENDANT.E?

D’abord, reconnaître sa dépendance, ou à tout le moins questionner ses comportements, est une première étape très importante. Cela permet d’entrevoir qu’il y a d’autres solutions que la consommation pour diminuer la souffrance ressentie.

Dans ce processus, il est souvent incontournable d’aller chercher de l’aide. Ce n’est pas simple de modifier un comportement de dépendance et un accompagnement peut être nécessaire pour plusieurs raisons.

  • Selon la substance et l’intensité des symptômes de sevrage, il n’est pas suggéré d’arrêter la consommation du jour au lendemain. L’arrêt doit être planifié.
  • Il est possible que la consommation soit le symptôme d’un problème ou d’un mal-être plus profond qui doit être adressé pour traiter la dépendance. Ainsi, tu devras probablement poser des actions concrètes sur toi ou ton environnement pour qu’un changement s’opère dans tes habitudes de consommation.
  • Plus d’une tentative peut être nécessaire pour se sortir du cycle de la dépendance. Il ne faut pas pour autant se décourager, chaque petit pas est important et te dirige vers la réappropriation de ta confiance et ton estime personnelle.

Si tu en as envie, prends quelques minutes pour écouter cette vidéo où on t’explique tout ça sous un ton humoristique!

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Références

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Gouvernement du Canada. (2023) À propos de la consommation de substances

Institut universitaire sur les dépendances. (2021) Dépendances et jeunesse

Portage. Le cycle de la dépendance…et comment en sortir!

Respire. Tu as le dernier mot. (2023)  Distinguer l’hyperconnectivité et la cyberdépendance

Tout le monde a des bas. (2021) 5 idées à déconstruire sur les dépendances

Crédits

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Illustrations : Mario Fontaine

Contribution à l’article : Isabelle Queval, psychologue

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